sommaire
- La chenille de la pyrale du buis peut être détruite par un insecticide biologique
- Comment reconnaître et identifier la pyrale du buis ?
- Comment traiter et combattre la pyrale du buis
- Pour préserver les abeilles, la stratégie est de s’attaquer à la chenille de la pyrale
- Le traitement sera d’autant plus efficace qu’il sera fait tôt dans la saison.
- Un autre insecticide naturel : la terre de Diatomée
- L'élimination manuelle
La chenille de la pyrale du buis peut être détruite par un insecticide biologique
Solabiol, insecticide biologique Bacillus Thurengiensis
La pyrale du buis a fait son apparition en France il y a quelques années et a été déclarée en 2008 « espèce invasive » par l’OEPP (Organisation Européenne et Méditerranéenne pour la Protection des Plantes). On l’a d’abord remarquée en Alsace, en Poitou et en Île-de-France. Et depuis 2014, elle a envahi toute la France et la Suisse.
Si on ne veut pas assister à la disparition des buis d'ici à quelques années, il est absolument nécessaire de lutter très vigoureusement contre cette pyrale et sa chenille gloutonne.
Comment reconnaître et identifier la pyrale du buis ?
- Le papillon : de grande taille, 3 à 5 cm, ses ailes blanches sont bordées d’un liseré brun aux reflets violacés. C’est un nocturne, donc sauf s’il est dérangé, il ne se manifeste pas le jour.
- La chenille : de grande taille elle aussi, 4 à 5 cm, striée dans le sens de la longueur de vert clair, vert foncé et noir. Par chance elle n’est pas urticante, elle a choisi une méthode différente pour repousser ses prédateurs : à force de se nourrir de buis, elle concentre en elle les nombreux principes actifs contenus dans cette plante au point de devenir toxique pour les oiseaux. Elle n’a donc pas de prédateur.
- Les toiles et cocons : si votre buis a un aspect dégoûtant, si ses feuilles sont tissées et entortillées dans un genre de toile d’araignée parsemée de boulettes de déjection vertes, c’est qu’il est colonisé par la pyrale du buis.
- Le piège : au début de l’infestation, on ne voie rien. Le papillon est nocturne, et les premières chenilles s’installent au cœur du buisson. Lorsque vous apercevez des chenilles sur les feuilles extérieures ou que vous constatez que certains rameaux dépérissent, la pyrale est déjà bien installée et les dégâts sont déjà conséquents.
Comment traiter et combattre la pyrale du buis
L'utilisation de produits très puissants et hyper efficaces est tentante, je pense aux pyréthrinoïdes. Mais comme je le précise dans l’article de mon blog consacré au pyrèthre, pyréthrine et pyréthrinoïdes, je vous déconseille absolument d’utiliser ces matières actives à l’extérieur des maisons. Ces produits sont trop efficaces et agissent par contact, ils détruiraient autant les abeilles, les papillons, les coccinelles que la pyrale que vous souhaitez éliminer.
Pour préserver les abeilles, la stratégie est de s’attaquer à la chenille de la pyrale.
Contrairement aux abeilles et à tous les insectes butineurs et pollinisateurs, la chenille de la pyrale dévore les feuilles du buis. En empoisonnant le feuillage avec une bactérie, l’insecticide biologique Solabiol Bacillus Thurengiensis transforme votre buis en piège mortel pour les chenilles qui mourront en deux à trois jours.
Autorisé en agriculture biologique, cet insecticide agit par ingestion des plantes traitées. Les insectes indélicats et gloutons ingéreront le Bacillus Thuringiensis (BT) qui développera des cristaux constitués de plusieurs protéines et qui détruiront leurs cellules intestinales. Pour protéger les abeilles et les pollinisateurs en général, il faut que ces insectes ne soient pas en contact avec le produit à l'état liquide, il faut donc traiter le soir lorsque ces insectes sont au repos. Dans ces conditions, les abeilles qui ne mangent pas les plantes, ne seront pas inquiétées.
Le traitement sera d’autant plus efficace qu’il sera fait tôt dans la saison.
La pyrale du buis a trois cycles de reproduction chaque année : au printemps, en juin – juillet et puis en septembre.
L’idéal est de traiter par temps sec lorsque la température est supérieure à 15° de façon à ce que les chenilles soient en pleine activité et en fin de journée quand les abeilles ont fini de butiner. Ne pas pulvériser en présence d'abeilles pour éviter qu'elles ne prennent cette brumisation pour de la rosée et qu'elles n'en absorbent, ce qui serait mortel pour elles. Toujours dans l’idéal, il serait bon de traiter avant l'apparition des chenilles.
Attention, le Bacillus Thuringiensis (BT) est un produit phytopharmaceutique, il est important de respecter les doses prescrites et de bien lire les indications et précautions d'emploi figurant sur l'emballage.
Quelques conseils :
- Contrôlez régulièrement vos buis en les inspectant jusqu’au cœur du feuillage. Vous serez alertés si vous voyez qu’il s’en dégage des papillons blancs et bruns de 3 à 5 cm, si vous apercevez des toiles tissées formant avec les feuilles des sortes de cocons parsemés de boulettes de déjections vertes, et bien sûr si vous trouvez des chenilles insatiables.
- La plus grande prudence sera de mise au moment de l’achat de nouveaux buis.
- Cet insecte qui n’a pas de prédateur naturel a fait son apparition très récemment en Europe, en 2008. Nous mesurons à quel point ses ravages sont importants et risquent de détruire tous les buis en seulement quelques années. Il est donc nécessaire que chacun de nous qui sommes confrontés à ce ravageur mette tout en œuvre pour tuer un maximum de chenilles de pyrale.
Un autre insecticide naturel : la terre de Diatomée
Vous pouvez également saupoudrer vos buis avec de la terre de Diatomée. C’est un insecticide entièrement naturel et ne produisant aucune accoutumance chez les insectes.
L'élimination manuelle
Cette technique a l'avantage de n'épandre aucun produit dans la nature. Les chenilles de la pyrale du buis n’étant pas irritantes, vous pouvez les retirer à la main notamment en hiver où on les retrouve nichées sous forme de cocons au cœur des massifs de buis. Les chenilles ainsi "cueillies" devront être détruites par brulage ou en les noyant dans un seau d'eau.
Vous avez affaire à un adversaire coriace, vous êtes son seul prédateur, donc la lutte se fera sur la durée.